• Lancelot, ou l'art de notre 1ère expérience candau

     

    Lancelot est une recrue Wyylde. Un très très joli minois et un corps délicieux. Dès les premiers échanges, nous sentons qu’il n’est pas comme les autres. Un peu à part, loin des conventions. Et ça, on aime. Il n’utilise pas les phrases usuelles de début de contact, il nous surprend. Du coup, bingo ! Il se démarque et on ne l’oublie pas dans la foule des hommes seuls qui nous ont contactés. Je ne risque pas d’oublier ses jolis yeux… d’autant que j’avais judicieusement fait une capture d’écran lorsqu’il nous avait ouvert son album. Alors, à chaque rangement de mes nombreuses photos dans les dossiers de mon téléphone (classement juste essentiel pour que ne se mélangent pas les photos de famille et celles de mes courbes ou amants potentiels…), je retombe sur ses photos, en noir et blanc -ma préférence- et il se rappelle délicieusement à moi.

     

     

     

    Le planning serré ne nous permet pas de le voir dès le début de notre conversation. L’été est passé. Et puis l’automne. Enfin l’hiver est venu et le contact n‘était toujours pas rompu. Juste des coucous sur Wyylde, timides mais qui lui permettaient de se signaler. Le 21 décembre, nous basculons sur Whatsapp. Très vite, on se rend compte qu’il est d’une sincérité inouïe, presque sans filtre, ce qui le rend parfois gaffeur mais surtout touchant. Comme toujours, avant le sexe, il y a l’humain. Monsieur Bloom et moi-même avons besoin d’être en accord avec la personne que nous rencontrons, besoin de l’apprécier. Ainsi nous avons les ingrédients essentiels pour une rencontre.

     

    Lancelot vit tout près de chez nous. Lorsque nous l’apprenons, nous émettons un doute. Se croiser dans les rues après une rencontre ne nous semble pas forcément surmontable, tout débutant que nous sommes. Il nous assure être en plein déménagement, il va quitter notre ville. Un point de plus pour la rencontre !

     

    Il finit par débarquer chez nous un samedi soir et le découvrir dans mon couloir est un plaisir tout particulier. La réalité n’est pas décevante, loin de là. Converser avec lui est agréable et il nous touche plus encore que nous le pensions. C’est une personne sensible et bienveillante, au sourire charmeur. Il est surprenant et c’est en cela que notre soirée nous laissera un souvenir particulièrement marquant et si doux. Lancelot est un amant doué et généreusement doté par la nature.

     

    A ce jour, il est le seul à m'avoir baisée dans le lit conjugal.

     

    Basculer avec lui fut un délicieux moment d’abandon, de concupiscence et de débauche. A tel point que nous décidons de le revoir, chez lui cette fois et la soirée sera tout aussi délicieuse.

     

    J’aime cette façon qu’il a de me regarder dans les yeux lorsqu’il me prend. Rien de plus détestable qu’un homme qui ferme les yeux pour me baiser…  

     

    Lancelot, ou l'art de notre 1ère expérience candau

     

     

     

    Les jours passent et les discussions se poursuivent, à petites doses mais toujours piquantes et fraîches. C’est une douce vague de plaisir qui me traverse lorsque je vois qu’il a envoyé un message.

     

    Un jeudi, alors que Monsieur Bloom et moi sommes particulièrement chauds, les échanges avec Lancelot sont plus fournis et coquins encore que d’habitude.

     

     

     

     

    Lorsque j’ai enfin le temps de lire les messages qui ont défilé sur Whatsapp, entre Monsieur Bloom et Lancelot, une sueur froide me parcourt. J’ai eu une longue journée, une grosse charge de travail, ce qui n’est pas toujours le cas. Le jeudi est ma journée la plus difficile. Longue. Peu de pauses. Pas mal de fil à retordre en particulier ce jour-là. Cette sueur froide est la même que lorsque j’apprends une mauvaise nouvelle, ou plutôt lorsque mes émotions sont bousculées. Monsieur Bloom propose que je passe voir Lancelot chez lui, seule, avant d’enchaîner sur ma soirée de maman ; Lancelot vit juste derrière mon lieu de travail, mais il ne veut pas savoir si j‘accepte, il veut en avoir la surprise.

     

    Ma première réaction est extrêmement primaire en lisant cette offre : un non catégorique. Pas comme ça, pas en sortant du boulot, avant de rentrer voir les enfants. Qu’est-ce que vous me faites les garçons ? Ce n’était pas comme ça que j’avais imaginé notre toute première aventure candauliste.

     

    Les minutes passent. Je me détends. Puisqu’on est dans ce jeu-là, me dis-je… pourquoi pas ? Jouons le jeu. La logistique assez complexe entra en ligne de compte. Je dois être à 19 heures à la maison donc ce n’est pas possible. Ou alors, tendu. Cela signifie qu’il y a quand même une possibilité. Parce que j’en ai bien envie, malgré tout. Et savoir que Monsieur Bloom est excité par tout cela m’excite encore plus. Je me dis alors que peut-être, je peux l’envisager.

     

     

     

    A partir de là, commence une vive lutte intérieure. « J’y vais ! - Non, évidemment que non ! - Qu’est-ce que c’est que ce couple qui part dans tous les sens ? - Il faut être raisonnable. - C’est notre nouvelle activité, ce qui nous fait vibrer en ce moment, donc pourquoi ne pas jouer le jeu ?  - Parce que ça pourrait bousculer l‘équilibre de notre couple et faire vaciller Monsieur Bloom, parce qu‘il y a des tas de raisons ! ».

     

    Ainsi, je range mon bureau, mes affaires, vais aux toilettes avec ce combat interne qui ne me quitte pas. Tout doucement, cela bascule en faveur d’un passage chez Lancelot. Je prends du coup le temps de me remaquiller un peu, en me disant : en suis-je capable ? C’est un défi que Jonah me lance. Pour lui, vais-je le relever ? - Ben ouais.

     

    La bataille est presque gagnée pour cette passade candauliste mais je garde en tête que je peux renoncer à tout moment. La voiture peut très bien poursuivre sa route et rentrer sagement à la maison. A n’importe quel moment, cela est possible. N’y étant pas encore, c’est simple de me dire “j’accepte”. Je suis la seule à savoir que c’est un oui, pour le moment.

     

    Je monte dans la voiture, la peur qui frappe les tempes, je tourne à droite derrière le bâtiment où je travaille. Le ventre est noué. Les papillons bien réveillés entre mes reins. Confuse et sereine. Des sentiments vraiment contradictoires. C’est par ici que je dois me garer. Dans ma tête les mots sont clairs : ‘s’il n’y a pas de place, ça veut dire que tu ne dois pas y aller, que tu dois continuer‘.

     

    Il y a de la place. Plusieurs même. Je suis sensible aux signes envoyés par le destin (est-ce le destin ?). Je me gare, fébrile. Mes mains tremble, telle une enfant qui doit sauter du haut du grand plongeoir. Excitée, effrayée, agacée. Tout se mélange. Le niveau émotionnel approche les sommets et je n‘ai toujours pas répondu à leur conversation, silence radio sur la conversation Whatsapp.

     

    Dans la ruelle qui mène à son immeuble, seul résonne le bruit de mes talons sur les pavés. Je me dis que je suis habillée assez sexy, et que je marche jusqu’à un homme qui va me baiser. Car oui, c’est le deal. Pas de préliminaires, pas de dentelle ni de cœurs dans les yeux. Est-ce que c’est pas complètement dingue ? Ne suis-je pas en train de décrocher de la réalité ? Le doute m’assaille et ne me lâche pas.

     

     

     

    Si la porte d’en bas est verrouillée comme la dernière fois, et que je dois le joindre par téléphone, le deal ne sera pas respecté. Alors je renoncerai. C’est ce que je me répète. Porte fermée égal demi-tour. Quand j’arrive, la porte est entrebâillée.

     

     

     

    Je monte les escaliers sans faire de bruit, volontairement. Je ne veux pas qu’il m’entende arriver, qu’il me guette depuis le 3ième étage. La surprise avant tout. Et cela fonctionne : Lancelot est médusé de me voir à sa porte. Je suis alors stressée et ravagée par l’adrénaline, remplaçant des mots par d’autres, accélérant mon rythme cardiaque. Et tout cela nous fait rire. La tension est palpable. Tension sexuelle… Tout cela est décalé. Nous sommes gauches, tous les deux, ne sachant plus trop quoi faire. J’enlève mon manteau. Un moment de flottement. Il st en caleçon et teeshirt, avec ses chaussons aux pieds. Alors que je n’aime pas les hommes en chaussons…

     

    Lancelot, ou l'art de notre 1ère expérience candau

     

     

     

    Gaffeur de toujours, il me dit : « J’étais en train de me couper les ongles ». Je ne peux pas m’empêcher de rire et de le charrier d’être si glamour. Parfois sans filtre, Lancelot. C’est aussi pour cela qu’on a des attaches particulières avec lui.

    Il  retourne à la salle de bain, tandis que j’en profite pour répondre aux messages de Monsieur Bloom, se demandant où j’en étais, aussi bien mentalement que physiquement. Je lui réponds qu’après une longue hésitation, j’y étais enfin. Puis je referme cette conversation, désirant me consacrer à Lancelot qui revient, me déshabille et découvre avec stupéfaction que je porte des bas.

     

    Lancelot, ou l'art de notre 1ère expérience candau

     

     

     

    Il ne m’embrasse pas car son bouton de fièvre créée la barrière (une spécialité de Lancelot : faire un bouton de fièvre à chaque fois qu'on doit se voir, hasard ?aww) ; c‘est à la fois frustrant et diabolique.

    La symbolique de voir un libertin sans pouvoir goûter ses lèvres est énorme. Il m’étend sur le lit, me chevauche et je vois qu’il a déjà une furieuse érection. Il me met son sexe tout près du visage. Je le prends en bouche et le suce, non sans plaisir. L’excitation est à son comble. L’écart constaté entre ma vie de maman qui rentre préparer le dîner et ce que je suis en train de faire y est pour beaucoup. Je suis alors une toute autre femme, celle que Monsieur Bloom a envoyée se faire baiser. Lancelot est également très excité, me pénètre de ses doigts, à défaut d’y poser sa bouche. Il me murmure qu’il adore mon sexe et qu’il aurait vraiment aimé le dévorer, puisqu’il est si délicieux. Il enfile un préservatif, pris par le temps.

    La contrainte horaire à respecter nous pousse au coït très rapidement. Je suis trempée et c’est un vrai soulagement de le sentir entrer en moi. Lui ayant proposé de choisir la position, en femme offerte et docile, il choisit le missionnaire pour voir mon visage. Il entame un va et vient lascif et jouit très rapidement, porté par la surprise, par l’excitation de la situation imprévue et c’est un peu frustrant pour moi. Mais mon cerveau reptilien me signale que Monsieur Bloom va bénéficier de cette excitation, de cette frustration.

     

     

     

    Lancelot s’excuse de probablement sentir le fauve après une longue journée de travail, cela m’amuse et me touche à la fois : « Ca sent l’homme, les phéromones, c’est ça aussi qui est troublant, ça fait partie du truc » dis-je en me rhabillant. La distance est toujours là. Il n’y a pas eu de rapprochement, notamment en comparant avec notre dernière entrevue à trois, distance instaurée par ses soins. C’est à la fois déroutant et grisant. Cela me conforte dans mon statut de femme objet. La tension sexuelle fut terriblement intense et la frustration grande mais ce qui reste, c’est aussi la fierté.

    Lancelot a été surpris mais j’avais le sentiment très fort d’être la complice de Monsieur Bloom, d’être sous son joug : il m’a demandé d’y aller, j’y suis allée. J’aime cette idée que mon Homme ait autant d’aval sur moi, en matière de sexe. La hotwife que je deviens s’offre facilement parce que j’y prends un plaisir infini, ensuite pour la satisfaction du libertin en question mais surtout, et avant tout, pour le bonheur de Monsieur Bloom. Savoir que ça l’excite me rend dingue.

     

    Un mois après, Lancelot est venu dans mon bureau...

     

     

    (Sur mon bureau, un mois après cette première expérience)

     

    Je craignais de trop apprécier le mode duel et d’avoir le sentiment de profiter de son absence. Or, j’ai réellement eu le sentiment qu’il m’avait menée jusqu’à Lancelot, m’avait donnée, offerte. Et c’est en cela que j’ai pris beaucoup de plaisir, malgré la frustration. Le petit sourire sur mes lèvres a du mal à me quitter. Je suis heureuse et fière de ce que nous avons accompli, et je lui narre tout cela sur plusieurs messages vocaux.

     

     

     

    Nos ébats ce soir-là furent démoniaques.

     

     

     

     

     


  • Commentaires

    1
    Endeweld
    Samedi 29 Août 2020 à 21:23

    Superbe

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